Le septième matin

Il y a eu les deux jours au milieu des oliviers -et du mistral. Deux jours pendant lesquels le vent n’a pas cessé de souffler, deux jours pendant lesquels Sol et Jul se sont un peu retrouvés.

Il y a eu le sixième réveil trop matinal en trois semaines. Et le sixième taux presque identique aux cinq autres.

Il y a eu les mots de l’interne. Peut-être que la grossesse n’est pas extra-utérine, peut-être que votre minibulle est bien placée depuis le début mais qu’elle a juste cessé son développement. Lundi, si le taux n’a pas baissé, on vous prescrira du cytotec pour provoquer la fausse couche.

Il y a eu des larmes, de la lassitude, de la fatigue. Et des bons moments, des vacances à la mer qui se sont changées en 3 jours de peinture, le difficile choix entre bleu lagon nº2 et bleu baltique nº4 qui a fait un peu oublier tout le reste, des restos et une belle victoire en demi-finale (car Sol et Jul aiment le rugby, surtout quand il se joue en jaune et bleu).

Et puis ce matin, il y a eu Jul qui s’est levé encore plus tôt que moi pour prendre la route. Jul qui passe la semaine à Paris, qui ne rentrera que vendredi -déplacement professionnel.

Et puis il y a cette fille qui attend dans le couloir près de la photocopieuse. Cette fille qui a eu du mal à se lever, mais qui aurait préféré se lever encore plus tôt pour prendre la route. Cette fille qui saura dans une heure si elle peut sauter dans un train pour rejoindre son amoureux, profiter de sa deuxième semaine de vacances pour retrouver la grisaille parisienne et les amis franciliens. Cette fille qui a du mal à être optimiste, et qui redoute de devoir affronter seule les mots de l’interne, la semaine, le cytotec et la fausse couche.

16 commentaires sur « Le septième matin »

  1. Oh punaise Sol… C’est très difficile à vivre quand cette petite Bulle s’accroche encore alors que l’on aimerait tant tourner la page. Pour ma part, cela avait été difficile aussi de se dire qu’il y avait toujours une Bulle accrochée alors que l’activité n’était plus.
    Je te souhaite bien du courage Sol, c’est un très mauvais moment à passer et j’espère, je croise pour que l’embryon se décroche vite. Si jamais tu as besoin de discuter, n’hésite pas.
    Gros bisous de soutien.

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  2. Ça me révolte que tu doives encore patienter entre deux eaux troubles. Personne contre qui se révolter bien sûr mais quelle lassitude ça doit être… Ton corps est le champion de la résistance. Vivement qu’il le prouve encore d’ici quelques mois pour de meilleures raisons. D’ici là, je te souhaite beaucoup de courage, j’espère que le calvaire va prendre fin cette semaine de la façon la plus rapide et la moins douloureuse qui soit. Je t’embrasse fort ❤️

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