… et bonjour 2021 !

Petit update de « mais où en sont Jul et Sol de leurs aventures PMesques ? »

Je commence par un rapide rappel des derniers épisodes, vu que je n’ai rien publié ici depuis octobre (mais rassure-toi, ça va aller vite) : en septembre on a cru qu’on allait (enfin !) avoir droit à une FIV : je sors du Grand Hôpital avec mes ordonnances et mes consignes pour le nouveau protocole. Le lendemain, je vais à la pharmacie acheter mes traitements (prévoyante la fille). Le surlendemain, appel de l’andrologue : on annule tout, pas de FIV, mais un nouveau spermogramme, programmé en novembre. Douche froide.

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Retrospective 2020

On va pas se mentir, 2020 a été globalement bien pourrie. Mais depuis quelques jours, je vois fleurir un peu partout sur les réseaux des « cite au moins une belle chose que t’a apportée 2020 » et autres « 2020 une année difficile, oui mais ».

Oui mais rien du tout : je revendique le droit de dire haut et fort que 2020 a été une année pourrie de bout en bout. Et pour vous le prouver, voici une petite rétrospective de mon année 2020 (c’est de saison) en GIF (histoire que ce soit un peu drôle, quand même). Lire la suite de « Retrospective 2020 »

Les gélules de Jul

Chez nous, l’infertilité porte un nom : oligoasthénotératozoospermie. OATS pour les intimes.

Pour le dire plus simplement -et même si tout le monde s’accorde à penser que mes ovocytes ne sont sans doute pas de la meilleure qualité non plus- c’est (principalement) du côté des spermatozoïdes que ça coince.  Du coup, en dehors des périodes de stimulation proprement dite, les médicaments de la PMA, c’est plutôt monsieur qui y a droit.

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À la pharmacie

À la pharmacie, téléphone « je te rappelle plus tard Jul, je suis en train de récupérer tous mes traitements »

« On a un souci avec le spermogramme : il y a très peu de spermatozoïdes, le test de la fragmentation n’a pas pu être fait. Dr L. hésite à me faire recommencer. J’ai dit on y va quand même, on prend le risque, elle a dit ok. Ah attends, j’ai un double appel, c’est elle, je te rappelle après. »

« Dr L a parlé avec la biologiste, qui a dit non, trop risqué. Il faut refaire un test de fragmentation. On arrête tout. »

On arrête tout, donc. Tu me diras, c’est pas comme si on avait vraiment commencé.

Mon pronostic : 2,5 mois de délai pour un rdv spermogramme + 5 semaines pour les résultats d’un test de fragmentation = on prend 4 mois dans la face. Jul : « mais non, tu exagères, ce ne sera pas si long. » Le naïf.

Et dire qu’il y a 2 jours j’écrivais ici que cette FIV commence bien…

Comme un bar tabac

Lundi 24 septembre 2020

Ça aurait dû être une formalité. Un rendez-vous plié en 10 minutes, tu viens, tu prends tes ordonnances et tu t’en vas. Le genre de rendez-vous pour lequel on se dit que franchement c’est abusé de nous avoir fait déplacer, que ça aurait été mieux en visio. 

C’était en visio justement, la dernière fois que j’ai vu Dr P. Elle m’a dit qu’elle était bien désolée pour moi, qu’en l’absence de feu vert de l’andrologue pas question de lancer la FIV3 avant l’été, mais que de mon côté tout était parfait, mes ordonnances étaient prêtes, elle n’avait qu’à cliquer sur imprimer. Au revoir, Madame Sol et à dans quatre mois. C’était le 17 juin, et ça avait duré un tout petit peu plus de 10 minutes. Le temps de répondre aux questions qu’on n’avait pas pensé à poser à l’andrologue le matin même, et le temps de m’informer qu’on partirait sur un protocole différent. 

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Unique

11/09/2020

Joyeux anniversaire Bulle ! 

Ou plutôt, joyeux anniversaire à la petite bulle née, il y a 3 ans aujourd’hui, de la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde dans un incubateur du Grand Hôpital. Une petite bulle parmi (beaucoup) d’autres devenue aujourd’hui une fillette joyeuse et râleuse, une enfant épanouie et pleine de vie : ma Bulle, unique et précieuse. Unique, surtout.

Ça fait des mois maintenant que je me lamente parce que Bulle va avoir, a, a eu 2 ans et toujours pas de petit.e frère ou sœur. Aujourd’hui cette vérité qui me saute à la figure : Bulle aura 3 ans sans être grande sœur.

Ce n’est pas un vrai anniversaire, bien sûr. Personne ne célèbre l’anniversaire d’un embryon.

Alors joyeux non-anniversaire à ma Bulle, fille unique pour encore 9 mois au moins. Que cette journée te soit douce. De non-anniversaire en anniversaire, continue de grandir. Un jour, pas trop lointain j’espère, tu seras une grande soeur merveilleuse. Et unique.

La colère

Je suis en colère. Contre moi, contre la vie, contre la fatalité, contre Jul aussi, parfois. Et contre mon centre PMA, souvent.

Je suis une inconditionnelle du service public. Du genre à le défendre contre vents et marées. Avoir un CHU comme centre PMA c’était une question de principe. En plus je les trouve compétents, j’ai confiance en eux, l’équipe des sage-femme est d’une empathie et d’une écoute à toute épreuve, vraiment, je suis bien dans mon centre PMA. Mais BORDEL que tout est LONG.

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Faux-départ

Mercredi 17 juin 2020. Cette date, je l’ai attendue. J’ai l’impression qu’il s’est écoulé un siècle depuis l’échec du dernier TEC.

Deux rendez-vous, andrologue, puis gynécologue :

  • andrologue pour faire le point sur le résultat du spermogramme du mois dernier
  • gynécologue pour lancer le protocole de la FIV 3 (que je croyais.) (Naïve.)

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Le (vrai) retour en PMA, mon cerveau et moi

Mercredi : dosage b-HCG négatif. Retour du travail, je vois que le résultat est arrivé, mais je n’ai pas mes identifiants sur moi. Tant pis, je vais être en retard chez la nounou, je regarderai en rentrant. Finalement c’est un coup de téléphone de la sage-femme sur le chemin du retour qui m’apprend le résultat.

Elle : Malheureusement c’est négatif.

Moi : (commence à pleurer) Ah.

Elle : Vous êtes déçue.

Mon cerveau : NAN, TU CROIS ?

Moi : Oui… (pleure trop pour en dire plus)

Elle : (plein de mots gentils. Me rappelle qu’il y a une psychologue dans le service, que les sages-femmes sont là aussi si j’ai besoin de perler. S’assure que ça va aller avant de raccrocher.)

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Ça ira mieux demain

On ne m’enlèvera pas ça : je suis une optimiste. J’y croyais, fort. Je suis tombée, encore. Je me relèverai.

Je n’aurai pas exactement la famille que je rêvais. Ma Bulle ne sera pas grande soeur avant ses 2 ans, peut-être pas avant ses 3 ans. Mais elle sera grande soeur, cela j’en suis sûre.

Aujourd’hui, je pleure. Je serre fort ma Bulle et je lui souris pour qu’elle croie que je ne pleure pas. J’attends que mon amoureux rentre du travail, que le bain, que le repas, que l’histoire du soir… Ce soir, après un dernier bisou à Bulle, je ferme sa porte sans bruit et je pleure dans les bras dans mon amoureux.

Ça ira mieux demain.

Demain, j’appelle la secrétaire de Dr P. pour programmer une nouvelle FIV.

La prise de sang

Je dois probablement être la seule PMette à faire son dosage de bHcg 24h plus tard.

Question d’organisation. J’y vois de l’optimisme : si c’est positif, je vais devoir refaire une 2ème prise de sang 48h plus tard, et le jeudi matin je n’ai vraiment pas le temps.

Ou alors c’est du déni, la volonté de prolonger de quelques heures l’illusion d’une grossesse inexistante ; ça c’est le résultat qui me le dira.

Dans quelques heures.

Le chat de Schrödinger

Une PMette une fois (était-ce Nirnaeth ? je ne retrouve pas l’article) avait désigné la période post transfert comme étant celle « du chat de Schrödinger ».  Depuis mardi, je suis à la fois enceinte et pas enceinte. Aucun moyen de savoir avant la prise de sang. Et,  la biologiste nous l’a bien signifié, rien à faire pour favoriser un état plutôt que l’autre. J’ai acquiescé… avant bien entendu de m’empresser de supprimer le thé, le café, les rapports sexuels, les ports de charge lourde etc etc

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Présentations

Voici Bulle. Un an presque-et-demi, deux grands yeux sombres, des jambes qui courent de plus en plus vite dans tout l’appartement, des dents et des mots plein la bouche. Un lexique qui s’accroît de jour en jour, mais son mot préféré reste « Non. »

Voici Jul. Qui veut un deuxième enfant, mais pas tout de suite. Qui a accepté de me suivre, même si pour lui c’est trop tôt. Qui a accepté de me suivre parce que c’est pas sûr que ça marche les TEC. Parce que sinon, s’il faut tout recommencer à zéro… Qui m’a dit il y a quelques semaines OK, prenons le risque que ça marche du premier coup -lapsus ô combien révélateur.

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La suite

Juin. Premier anniversaire de Bulle. Après 3 mois d’un harcèlement moral constant, Jul concède un « tu peux toujours appeler pour un premier rendez-vous, ça n’engage à rien… » Le lendemain, rendez-vous est pris avec Dr P – Dr H étant partie à la retraite.

Juillet. De retour dans le couloir PMA du Grand Hôpital. Dr P. est jeune et souriante. « Ah ça oui, c’est sûr qu’après une FIV, le TEC c’est presque des vacances… » Je repars avec des devoirs de vacances : prises de sang pour Jul et moi, hystérosonographie pour vérifier que Bulle n’a pas trop mis le bazar là dedans pendant son séjour de 9 mois.

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Bulle

Elle a de grands yeux sombres qu’elle promène avec curiosité sur le monde qui l’entoure.

Elle a déjà beaucoup de cheveux. C’est d’ailleurs ce que tout le monde remarque « qu’est-ce qu’elle a comme cheveux ! » s’étonnaient les sages-femmes à la maternité.

Elle éternue toujours 5 fois de suite. Parfois 6, pour faire mentir sa mère.

Quand son père lui raconte des histoires elle se tait et ouvre de grands yeux attentifs.

Elle n’aime pas quand on change sa couche, surtout quand c’est trop long.

Elle adore le bain, mais n’aime pas quand on lui lave les cheveux.

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Les retrouvailles

C’était il y a quelques semaines, lors du rendez-vous du 9ème mois. Col fermé, bébé qui ne semble pas pressé, j’ai demandé à la sage-femme si on avait le feu vert pour un weekend loin de la ville. Avant le grand changement, profiter une dernière fois d’un peu de temps à deux. « OK si vous n’allez pas trop loin, quelques heures de route seulement, et repérez quelle est la maternité la plus proche. »

Alors on a fait nos valises et dès le lendemain on a pris la voiture. Pas trop loin, quelques heures de route seulement. Un petit coin de France niché au bord de la route des vacances, pas tout au bout, mais qui sent déjà la lavande et l’olivier. Un petit coin de France qui est devenu important pour nous.

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